Nous sommes de plus en plus inondés d’informations tous les jours. Nous pouvons ainsi avoir l’impression de communiquer avec les autres sous une forme ou une autre tout le temps.
Avec autant d’informations qui nous parviennent sous tous les angles, il est facile de se laisser distraire et de ne pas accorder aux éléments importants l’attention qu’ils méritent… Il est ainsi très facile de passer par défaut à l’écoute passive à peu près tout le temps.
Écoute passive ou écoute active?
Si l’on compare « l’écoute active » à « l’écoute passive », est-ce que l’une est meilleure que l’autre? Comme vous pouvez vous en douter, l’un est meilleur que l’autre dans de nombreuses situations, mais pas nécessairement dans toutes.
Une communication claire entre les gens permet des relations plus heureuses et plus épanouissantes. Une grande partie de la détresse provient d’une communication peu claire ou partielle. Il est facile d’oublier que l’écoute est essentielle pour une bonne communication entre les individus. Certains pourraient même soutenir que c’est plus important que la partie « parlante ».
Pour commencer, voyons la différence entre l’écoute active et l’écoute passive et si l’une est meilleure que l’autre.
Écoute passive
Alors, qu’est-ce que l’écoute passive? L’écoute passive consiste à entendre quelque chose ou quelqu’un sans lui accorder toute notre attention. Il s’agit généralement d’une communication unilatérale avec peu ou pas de commentaires sur ce qui est dit ou écouté.
Cela demande très peu d’efforts autres que d’entendre ce qui est dit et même dans ce cas, l’auditeur passif peut manquer des parties de la conversation parce qu’il n’y prête pas pleinement attention.
En règle générale, un auditeur passif n’acquiesce même pas de la tête, ne maintient pas le contact visuel ou ne donne pas une grande indication qu’il écoute. Nous avons tendance (inconsciemment ou non) à nous glisser dans l’écoute passive assez souvent et dans de nombreux cas. Et ce n’est pas forcément négatif! Cela dépend cependant de la situation dans laquelle nous nous trouvons.
Situations appropriées d’écoute passive
L’écoute passive convient parfaitement à une grande variété de situations. Cela notamment lorsque nous sommes en mode « multitâches ».
Un bon exemple est ce que je fais en ce moment. J’écoute de la musique en écrivant cet article. J’accorde beaucoup plus d’attention à l’écriture de cet article qu’à la musique que j’écoute. De temps en temps, je remarque quelle chanson joue et je chante dans ma tête ou je reconnais simplement la musique mais je ne fais pas vraiment attention.
Le multitâche et l’écoute passive vont bien ensemble. Certaines autres situations appropriées incluent des choses comme :
- Écouter de la musique ou des actualités pendant une session de sport.
- Regarder la télévision tout en rattrapant les e-mails professionnels.
- Vérifier son téléphone tout en écoutant un orateur lors d’une conférence qui ne vous intéresse pas.
- Prendre des notes tout en écoutant les informations transmises par un formateur.
- Entendre son enfant demander de la glace pour la 6ème fois en une minute.
Écoute active
L’écoute active, c’est lorsque nous concentrons notre attention pour comprendre pleinement ce que quelqu’un dit.
Dans de nombreux cas, nous posons des questions par intermittence ou lorsque la personne qui nous expose quelque chose a fini de parler. Nous donnons à notre interlocuteur l’information que toute notre attention est absorber par ce qu’il est dit. Nous sommes pleinement présents dans ce moment d’échange, en concentrant autant que possible notre attention et de notre énergie sur l’individu qui parle et en le reconnaissant de manière verbale et non verbale.
L’écoute active convient à de très grandes variétés de situations. Comme les suivantes :
- Lorsque quelqu’un qui nous est proche souhaite nous parler d’un sujet important.
- Parler à notre responsable d’un projet majeur.
- Lors de réunions d’affaires où nous avons un rôles actif.
- À peu près toutes les situations où le sujet est plus sérieux et où nous sommes activement impliqués dans la relation.
- Écouter un bon ami partager avec vous ses défis récents et lui faire part de vos commentaires et réflexions.
- Écouter notre enfant pendant qu’il nous parle d’une difficulté qu’il rencontre ou de l’aide qu’il recherche.
Quand l’écoute active est la meilleure?
Une règle de base facile à suivre est d’être un auditeur actif dans toute interaction où la relation et le sujet sont importants. Nous devons utiliser nos capacités d’écoute active lorsque nous devons vraiment absorber toutes informations énoncées.
Cela peut se produire lorsque notre conjoint veut nous parler de quelque chose de sérieux ou que notre patron nous parle d’un grand projet à venir. Il peut s’agir de notre enfant qui souhaite nous parler des défis qu’il rencontre à l’école ou de notre meilleur ami discutant d’une relation difficile.
Lorsque nous avons besoin d’être pleinement présents et d’être attentifs, c’est à ce moment que nous devons être en mode « écoute active ». En revanche, l’écoute passive convient parfaitement quand il n’est pas important de s’assurer que nous recevons tous les détails ou de montrer à la personne qui parle que nous absorbons l’information.
Un moyen facile de l’évaluer est de nous demander si ce que nous écoutons doit être retenu et/ou peut-être mis en œuvre. Si la réponse est non et que nous pouvons nous imaginer en mode « multitâche » tout en écoutant, alors nous pouvons parfaitement utiliser l’écoute passive.
Comment améliorer ses compétences d’écoute active?
Avoir une bonne écoute active est bénéfique pour toutes les relations que nous pouvons avoir avec autrui. Certaines personnes sont naturellement douées pour cela, d’autres, comme les thérapeutes, sont formées pour développer ces capacités.
L’écoute active est en effet quelque chose qui demande un peu de pratique pour être développé. Voyons maintenant quelques conseils pratiques pour nous aider à améliorer nos capacités d’écoute active.
1. Éviter les distractions « externes » et « internes »
L’externe est assez facile. Lorsque l’autre personne parle, posons notre téléphone et/ou ne regardons pas l’écran de notre ordinateur. Faisons tout ce qui doit être fait pour éliminer les distractions externes.
Les distractions internes demandent un peu plus de pratique. Chaque fois que nous sentons que notre esprit commence à s’éloigner de ce que l’autre personne dit, arrêtons-nous et reprenons notre concentration sur ce qui est partagé. Cela demande de la pratique, mais avec un peu d’effort, nous pouvons supprimer le bruit interne produit dans notre propre tête.
2. Écouter le contenu et le contexte
Il est important d’écouter attentivement les mots prononcés par quelqu’un (contenu), et il est également important d’écouter comment les mots et les idées sont utilisés (contexte).
Les mots nous disent précisément de quoi l’autre personne parle. Garder une oreille sur le contexte nous permettra de choisir des thèmes communs ou parfois des choses sous-jacentes qui ne sont pas toujours explicitement dites. Il s’agit d’écouter attentivement l’ensemble des mots et des idées.
3. Maintenir le contact visuel
Assurons-nous de maintenir autant que possible le contact visuel avec notre interlocuteur(trice). Évidemment l’objectif ici n’est pas de regarder sans ciller les yeux pendant 10 minutes. L’essentiel ici est de maintenir un contact visuel régulier pendant que l’autre personne nous parle. Cela aidera la personne à voir que nous sommes vraiment concentrés sur elle.
4. Être conscient de son langage corporel
Notre langage corporel et celui de notre interlocuteur(trice) est importants. Nous voulons projeter le type de langage corporel qui montre que nous sommes attentifs.
Notre corps doit faire face à la personne qui parle et se pencher vers elle dans une certaine mesure. C’est également une bonne idée de regarder le langage corporel de l’autre personne pendant qu’elle parle. Tâchons de ne pas oublier que la plupart des communications sont non verbales.
5. Surveiller les émotions
Il y a beaucoup à apprendre en regardant l’émotion avec laquelle quelqu’un nous dit quelque chose. Comme nous le savons tous, la plupart des gens ne fournissent pas d’informations dans un monologue de type « robotique ».
Nous pouvons dire quand quelqu’un est heureux, triste, en colère, blessé ou excité quand il nous dit quelque chose. Faire attention au type d’émotion que l’autre personne manifeste lorsqu’elle nous parle est ainsi très important pour bien analyser ce qu’elle nous dit.
6. Accepter les silences
La plupart d’entre nous se sentent rapidement mal à l’aise lorsqu’il y a une interruption ou un silence prolongé dans une conversation. Nous ressentons le besoin de remplir cet espace calme avec un peu de bruit, généralement nous nous mettons alors à parler.
Ceci est généralement une réponse nerveuse et parfaitement naturelle. Il ne faut pas oublier que laisser une pause ou une interruption dans conversation peut aider à permettre aux pensées de l’autre personne de s’écouler naturellement.
Cependant, il faut bien avoir conscience de cela et d’accepter que le silence persiste un peu pour permettre au processus de pensée de l’autre personne de se dérouler sans entrave.
7. Poser des questions ouvertes pour plus de clarté
Pour nous assurer de bien comprendre l’histoire ou le message, il est parfois judicieux de poser une question. Il est généralement préférable de poser des questions ouvertes, car cela permettra à l’orateur d’expliquer l’histoire et de ne pas répondre par oui ou par non.
Les questions auxquelles on peut répondre par un oui ou un non ont tendance à ralentir l’histoire ou à l’arrêter complètement. Les questions ouvertes, en revanche, mèneront souvent à plus de détails et à une histoire ou un contexte élargit.
8. Encourager verbalement
Lorsque l’autre personne semble avoir besoin d’un peu d’encouragement verbal, n’hésitons pas à le lui donner. Parfois, lorsque nous partageons quelque chose d’important, il est facile de devenir un peu nerveux.
Savoir que l’autre personne nous encourage à continuer peut être très utile et nous permet de nous sentir plus confiants dans ce que nous disons.
Pour conclure…
Comme nous l’avons vu, l’écoute active et l’écoute passive ont leur place en fonction de la situation.
Aucun des deux n’est vraiment meilleur que l’autre. L’écoute passive fonctionne très bien dans les situations où nous n’avons pas à nous consacrer à 100% notre attention sur quelqu’un ou sur quelque chose.
Cela dit, il existe certaines situations où l’utilisation de nos capacités d’écoute active est beaucoup plus bénéfique. Si c’est quelque chose d’important qui doit être partagé entre les individus, il est préférable d’utiliser nos capacités d’écoute active.
J’espère que ces conseils vous seront utiles si vous ressentez le besoin améliorer vos capacités d’écoute. Cela ne pourra qu’être bénéfique pour la plupart des relations importantes votre vie. 🙂
Portez-vous bien et à bientôt!
Source images : unsplash.