L’un des aspects les plus importants de notre vie est la capacité d’apprendre. Nous considérons souvent cette aptitude comme acquise, car peu d’entre nous prennent le temps de réfléchir à notre processus d’apprentissage. En fait, si nous le faisions, nous découvririons probablement que nos mécanismes d’apprentissage sont inefficaces.
Pensez-y. Votre apprentissage vous a-t-il aidé à vous souvenir des choses que vous avez apprises le mois dernier ? Revenez un an en arrière et réfléchissez.
Une grande partie de la façon dont nous apprenons a été cachée à l’école. Notre exposition à l’apprentissage scolaire est à la base de la façon dont nous apprenons à l’avenir. Cependant, au cours des dernières décennies, l’apprentissage a évolué vers différents stades d’apprentissage, et cela devient le principal problème.
Nous pouvons ainsi apprendre de nouvelles choses de manière plus intelligente et plus efficace. Voyons cela plus en détail dans cet article. 🙂
Les étapes essentielles du processus d’apprentissage
Dans son livre Outliers : The Story of Success, Malcolm Gladwell affirme que la clé du succès consiste à s’exercer pendant 10 000 heures sur une compétence spécifique. Il est également important de noter que cette compétence doit être apprise correctement.
En effet, si nous apprenons à faire quelque chose de la mauvaise façon, nous continuerons à le faire de la mauvaise façon. Nous aurons de plus perdu énormément de temps…
Mais avant de comprendre le processus d’apprentissage, nous devons comprendre les étapes de l’apprentissage. Dans les années 1970, Noël Burch a créé un modèle appelé les quatre étapes de l’apprentissage.
À partir de là, nous pouvons utiliser les étapes de l’apprentissage comme base pour savoir comment apprendre efficacement.
1. Incompétence inconsciente
Pensez à une compétence que vous maîtrisez bien et que vous utilisez tous les jours. Maintenant, repensez à l’époque où vous avez développé cette compétence pour la première fois. Étiez-vous bon dans ce domaine ? Probablement pas.
Jusqu’à ce moment-là, vous n’aviez jamais entendu parler de cette compétence ni eu envie de l’apprendre. C’est la première étape : nous n’en savons rien.
2. Incompétence consciente
Une fois que nous avons entendu parler d’une compétence, nous commençons à l’approfondir.
La conduite d’une voiture en est un parfait exemple. Tant que nous n’avons pas l’âge légal pour apprendre à conduire, nous savons qu’il est inutile d’acquérir cette compétence. Néanmoins, une fois que nous avons atteint cet âge légal, nous pouvons alors étudier pour obtenir notre permis. Nous avons alors inévitablement commis plusieurs erreurs lors de notre période d’apprentissage de conduite pratique et lors des tests de code.
C’est le stade où nous avons l’impression que l’apprentissage est lent, et où nous sommes également conscients de nos erreurs.
3. Compétence consciente
À ce stade, nous savons à peu près tout ce que nous devons savoir. Mais en même temps, nous sommes également conscients que nous devons nous concentrer sur ce que nous faisons.
À ce stade, nous pouvons connaître le Code de la route et être capables de bien conduire. Cependant, nous avons l’impression que nous ne pouvons nous concentrer que sur cette pratique (parler à quelqu’un, mettre de la musique ou détourner le regard de la route).
Nous sentons que nous avons besoin d’un silence total pour nous concentrer pleinement sur notre conduite.
À ce stade, l’apprentissage peut être encore plus lent que les stades précédents. L’apprentissage n’est pas cohérent, et ce n’est pas encore une habitude.
4. Compétence inconsciente
À ce stade, nous avons réussi. Nous connaissons tout ce qu’il y a à connaître de cette compétence.
C’est devenu une habitude, et nous n’avons pas besoin de nous concentrer. Nous pouvons lors de cette phase nous détendre et laisser notre esprit inconscient prendre le dessus.
Dépasser les 4 étapes : Flow/Maîtrise
Bien que Burch n’ait couvert que quatre étapes, il existe une autre étape qui la dépasse. Il s’agit de l’étape du flow ou de la maîtrise.
Vous avez peut-être déjà entendu parler de l’état de “Flow”. Il s’agit de l’état mental d’une personne qui effectue une activité et qui est totalement immergée dans celle-ci. Elle se sent énergisée, concentrée, et éprouve un sentiment de joie à faire cette activité – par exemple lorsqu’un athlète atteint son meilleur dans sa discipline.
Le flux ou la maîtrise peuvent provenir de toutes sortes d’activités comme l’écriture, la lecture, le sport, etc. Il se caractérise également par une absorption totale dans ce que nous faisons, nous rendant inconscients de l’espace et du temps.
Les différents types de processus d’apprentissage
Un autre aspect du processus d’apprentissage concerne les types d’apprentissages. Bien que chaque personne passe par ces étapes d’apprentissage, la façon dont nous apprenons est différente.
Après avoir couvert quatre styles d’apprentissages dans l’article “4 styles d’apprentissages pour apprendre plus rapidement et plus intelligemment”, voici ci-dessous un petit récapitulatif de ces différents types d’apprentissages (et d’autres) en psychologie.
Les psychiatres ont réduit la façon dont nous apprenons à sept styles d’apprentissages, comme indiqué ci-dessous :
- Visuel (spatial) : Apprendre par le biais d’images, de graphiques, de tableaux, etc.
- Auditif (auditif-musical) : Apprentissage par le son et la musique.
- Verbale (linguistique) : Apprendre à travers des mots parlés ou écrits.
- Physique (kinesthésique) : Apprentissage par le corps, les mains et le sens du toucher.
- Logique (mathématique) : Apprendre par la logique, les systèmes et les raisons.
- Social (interpersonnel) : Apprendre en groupe ou en parlant aux gens.
- Solitaire (intrapersonnel) : Apprendre individuellement par l’auto-apprentissage ou les travaux individuels.
En fait, la façon dont nous apprenons joue un rôle significatif. La façon dont nous nous représentons intérieurement nos expériences découle de la façon dont nous apprenons. Ce que nous apprenons détermine non seulement la manière dont nous nous souvenons des informations, mais a également un impact sur notre propre choix de mots.
Il influence également la partie de notre cerveau que nous utilisons pour apprendre. Les chercheurs ont découvert cela grâce à diverses expériences.
Par exemple, disons que nous nous rendons en voiture à un endroit où nous ne sommes jamais allés auparavant. La façon dont nous apprenons détermine la méthode d’apprentissage que nous utiliserons.
Certains demanderont le chemin aux gens, d’autres consulteront Google Maps. Certains écriront les directions, d’autres ne le feront pas et se contenteront de suivre les panneaux de signalisation.
Il est essentiel de savoir quel est notre mode d’apprentissage préférentiel. Car une fois que nous savons quels style(s) nous correspond(ent), nous pouvons ensuite développer un processus d’apprentissage pour être plus efficace.
Comment devenir un apprenant efficace ?
Le processus d’apprentissage varie d’une personne à l’autre. De manière générale, cependant, considérez les étapes et considérations suivantes :
1. Améliorer notre mémoire
Pour apprendre, il ne suffit pas d’apprendre des informations, il faut aussi les retenir. Si nous voulons apprendre quelque chose, nous devons apprendre et réapprendre. Cela signifie se souvenir et avoir une mémoire vive pour conserver ces informations.
L’amélioration de notre mémoire peut se faire de différentes manières. En utilisant la répétition espacée à la pratique d’autres tactiques d’amélioration de la mémoire.
2. Apprendre de différentes manières
Bien que nous ayons notre propre style d’apprentissage, il peut être utile de se pencher sur d’autres types et étapes d’apprentissage. Si nous apprenons en écoutant des podcasts, pourquoi ne pas essayer de répéter des informations oralement ou visuellement ?
Cela sera forcément difficile au départ, mais en améliorant notre capacité à décrire ce que nous avons appris oralement, nous consoliderons davantage les connaissances dans notre esprit.
Dans la publication “Brain-Based Teaching Strategies for Improving Students’ Memory, Learning, and Test-Taking Success”, Judy Willis explique que plus les données sont stockées dans un grand nombre de régions, plus il y a d’interconnexions dans la collecte des informations que nous traitons ensuite.
3. Continuer à apprendre et à pratiquer de nouvelles choses
Apprendre une nouvelle compétence prend du temps, mais il n’y a rien de mal à apprendre d’autres choses.
La revue internationale des sciences – Nature : “Changes in grey matter induced by training” a rapporté que ceux qui jonglaient entre l’apprentissage de différents sujets augmentent leur matière grise qui est associée à la mémoire visuelle.
4. Enseigner ce que nous avons appris aux autres
Il n’est pas nécessaire que ce soit dans le cadre d’un tutorat, mais cette méthode reste un moyen fiable pour deux personnes de se développer.
Quel que soit le style d’apprentissage, nous retenons plus efficacement les informations que nous transmettons aux autres que si nous les gardons pour nous. Avez-vous raconté une anecdote à quelqu’un il y a quelques mois ? Dans ce cas, vous avez beaucoup plus de chances de vous souvenir de cette information parce que vous l’avez évoquée avec quelqu’un. En savoir plus sur avec la méthode Feynman (vidéo ci-dessous).
5. Acquérir une expérience pratique
Rien ne vaut l’expérience pratique pour apprendre. Lorsque nous devons acquérir de nouvelles compétences, il y toujours un moment ou il faut passer à la pratique. Souvent, le plus tôt est le mieux. Car nous voyons alors directement si nous avons assimilé les nouvelles informations ou non.
6. Utiliser l’apprentissage relationnel
L’apprentissage relationnel consiste à relier une nouvelle information à des choses que nous connaissons déjà. Un exemple typique est de ce souvenir du nom d’une personne. Nous pouvons mieux nous souvenir du nom de cette personne si nous associons ce nom à quelque chose ou à quelqu’un de familier (ou encore une personne célèbre).
7. Se référer aux informations passées si nécessaire
Le processus d’apprentissage n’est pas parfait. Nous oublions forcément des choses à certains moments. Si nous avons du mal à nous souvenir de quelque chose, nous devons alors nous reporter à nos notes. C’est essentiel, car si nous essayons de nous en souvenir, nous risquons d’apprendre ou de réapprendre la mauvaise réponse.
8. Se tester
Bien que cette étape puisse sembler étrange, il y a des avantages à se tester soi-même. Même si nous pensons tout savoir sur un sujet, il est toujours utile de revenir en arrière et de tester nos connaissances.
Non seulement les tests améliorent notre mémoire, mais nous pouvons aussi nous rendre compte que nous avons appris un concept ou une tâche de manière incorrecte. Cette connaissance peut notamment améliorer fortement notre efficacité à l’avenir.
9. Arrêter le multitâche
Alors que nous devrions apprendre de nouvelles choses tout le temps, nous ne devrions pas essayer de faire plusieurs tâches à la fois.
En effet, il est plus efficace de se concentrer sur une activité à la fois avant de passer à d’autres tâches. En essayant d’effectuer plusieurs tâches, nous apprenons moins efficacement et ne faisons que nous gêner.
Pour conclure…
Les psychologues définissent l’apprentissage comme le processus d’un changement permanent dans le comportement d’une personne résultant de l’expérience. La compréhension du processus d’apprentissage dépend de nous, mais nous devons surtout considérer la situation dans son ensemble.
Nous devons ainsi être conscients du style qui nous convient le mieux et travailler à l’améliorer tout en améliorant d’autres styles d’apprentissages. La seule façon de faire progresser une compétence est d’apprendre continuellement. Même dans les compétences que nous maîtrisons, il y a toujours des choses à faire pour consolider nos compétences.
Portez-vous bien, bon apprentissage et à bientôt!