Dans cet article, nous allons voir ensemble un effet très intéressant à connaître et à comprendre pour améliorer son efficacité. A savoir l’effet Zeigarnik. 🙂
L’effet Zeigarnik est un phénomène cognitif découvert au début du 20e siècle par la chercheuse Russe Bluma Zeigarnik. Celle-ci a eu l’intuition suivante :
Nous retenons beaucoup mieux les tâches non terminées que les tâches terminées.
Cette hypothèse lui est notamment apparue en observant le fait que des serveurs se remémoraient très bien les commandes pas encore servies, mais les oubliaient totalement dans la seconde qui suivait le service de la commande.
Explication en vidéo
L’expérimentation de l’effet « Zeigarnik »
Pour vérifier cette hypothèse, Bluma Zeigarnik réalisa l’expérimentation suivante. Elle demanda à un groupe de personnes de réaliser certaines tâches (faire des figures en terre, des calculs mathématiques, etc…) en interrompant certaines de ces tâches, ou au contraire en les laissant se terminer sans interruption.
Peu après cette première phase de l’expérience, on demanda aux personnes testées les tâches dont elles se souvenaient. Résultat, les tâches interrompues étaient 2 fois mieux retenues en mémoire que les tâches accomplies jusqu’au bout.
Ainsi, que nous le voulions ou non l’effet Zeigarnik va donc s’appliquer à nous, en créant une empreinte cognitive importante pour les tâches non terminées !
L’effet Zeigarnik et la gestion des mails
L’effet Zeigarnik est ainsi très présent dans un grand nombre de nos actions quotidiennes. Pour l’illustrer plus spécifiquement nous allons le voir dans le cadre du traitement de nos e-mails. En effet, c’est bien cet effet qui agit lorsque nous ressassons un e-mail reçu à la suite d’une malheureuse consultation de notre messagerie.
Prenons le cas où nous jetons un coup œil à notre boîte e-mail professionnelle le dimanche matin. Dans cette situation, nous créons automatiquement dans notre cerveau une tâche “répondre à ce mail”, qui va occuper une bonne partie de notre mémoire et risque même de saboter cette journée…
En effet, même si nous essayons de ne pas y penser, cet effet sera plus fort que nous, et nous allons penser à la réponse à envoyer lundi à notre retour au bureau, aux éléments à vérifier avant de répondre, aux arguments à développer dans la réponse, etc… Toutes ces informations resteront présentes dans notre mémoire tant que la tâche “répondre à ce mail” ne sera pas terminée.
Ainsi, l’effet Zeigarnik est une raison fondamentale pour lequel il faut éviter de regarder ses mails trop fréquemment. Chaque vérification de notre boîte mail va diminuer radicalement « l’espace mémoire » à notre disposition pour réaliser les choses importantes, et ce, en l’occupant par toutes les informations liées à ce traitement.
Il est ici gênant d’encombrer son esprit avec des informations que nous avons même parfois à peine parcourues et qui sont généralement pour la plupart loin d’être prioritaires.
Comment se protéger de l’effet Zeigarnik?
Bien qu’il soit assez simple de lutter contre l’effet Zeigarnik, la mise en œuvre est cependant la partie la plus délicate. Voilà pourquoi il est important d’avoir connaissance de cet effet pour mettre en place des méthodes et des habitudes qui permettent de le contrer. À savoir, éviter de regarder ses mails tout le temps si on se refuse à vivre avec une multitude de tâches « ouvertes », qui vont occuper notre esprit et probablement diminuer notre performance sur les tâches déjà en cours.
De plus, l’une des méthodes les plus pertinentes pour lutter contre cet effet est notamment d’utiliser la méthode GTD de David Allen.
Il existe évidemment d’autres méthodes, mais celle-ci est selon moi parfaitement adaptée aux e-mails. L’une des choses les plus importantes à savoir sur cet effet c’est qu’il s’arrête si nous réalisons la tâche, ou lorsque nous classons cette tâche à faire dans un endroit que nous consultons régulièrement.
Vous comprendrez alors rapidement (si vous n’avez pas déjà regardé la vidéo sur cette méthode) pourquoi la méthode GTD est intéressante à appliquer dans ce cas. Pour limiter ces effets, il est également intéressant de limiter le plus possible de faire du multitâches.
Pour conclure…
En synthèse, retenez bien qu’il est important de terminer ou de classer les tâches que vous avez à traiter. Le but étant d’éviter d’avoir un grand nombre de tâches dans un état « en cours » dans notre cerveau.
Voilà, vous savez maintenant tout de l’effet Zeigarnik et notamment de comment le maîtriser le plus possible. 🙂
Portez-vous bien et à bientôt!